«Un camp de Vikings à la Croix des marins»
Publié le 12 octobre 2019
Pour présenter son deuxième roman, Les forêts combattantes, Jérôme Nédélec fait venir un camp de Vikings à la Croix des Marins, ce dimanche. Des pros de la reconstitution historique feront des démonstrations.
Pouvez-vous nous présenter votre nouveau roman ?
C’est la suite des Frontières liquides. Ça se passe à la fin du IXe siècle, dans une période où la Bretagne est un royaume, mais il y a une guerre de succession pour le trône. Après la bataille avec les Vikings dans le premier tome, j’envoie mes protagonistes en mission dans la forêt de Paimpont. Ils s’y enfoncent pour retrouver un mystérieux forgeron. En parallèle, une partie du récit se passe dans la forêt d’Huelgoat, dans les monts d’Arrée (Finistère). Voilà pourquoi je l’ai nommé Les forêts combattantes.
Pourquoi avoir choisi ces deux lieux ?
Brocéliande, c’est un lieu que j’avais envie de dépeindre sous un autre jour que le mythe arthurien : la forêt a une histoire intéressante hors de ces légendes. Quant aux monts d’Arrée, c’est un endroit que j’affectionne particulièrement. On y trouve un des paysages le plus féerique de Bretagne, où on se sent hors du temps. Plus globalement, c’est important pour moi de faire un roman parlant du Moyen-Âge, mais situé en Bretagne, ce qui reste assez rare.
Le premier tome a été vendu à 1 200 exemplaires, un très bon score. Comment l’expliquez-vous ?
Je pense que j’avais le trio gagnant : le soupçon de fantastique qui attire des grands lecteurs, qui n’ont pas peur de se lancer dans des séries littéraires, la fidélité historique qui permet aux lecteurs d’apprendre quelque chose et les Vikings, dont le succès ne s’est jamais démenti.
Quelles sont vos inspirations ?
Tous les bons livres (rires). Je trouve que les Anglais sont très forts dans la reconstitution historique et la rigueur qu’elle nécessite. Ils ont bien pigé le truc. Je pense aux Histoires Saxonnes de Bernard Cornwell, adaptées à la télévision avec la série The last kingdom, à L’aigle de la neuvième légion de Rosemary Sutcliff ou aux Pilliers de la Terre de Ken Follet.
D’où vous vient cette envie d’être fidèle aux événements historiques ?
L’Histoire, c’est mon truc. Faire des recherches pour être exact, cela ne coûte pas plus cher et ça plaît aux lecteurs. J’ai fait relire mes livres par des spécialistes et j’ai aussi assisté à des combats reconstitués, qui sont bien loin de ce qu’on voit dans les films. Cela m’a beaucoup aidé dans mes descriptions. Je trouve aussi que la réalité historique est souvent plus romanesque, séduisante et intéressante que ce qu’on imagine.
Comment faites-vous pour rester accessible aux lecteurs qui ne connaissent pas cette époque ?
Ce qui est important pour moi, c’est d’éviter la terminologie moderne, de ne pas faire d’anachronisme. Par exemple, je ne peux pas écrire « Je suis au courant », c’est une expression qui n’existait pas. Pour autant, je n’écris pas dans un langage pseudo-médiéval, j’essaye de faire parler mes personnages d’une façon neutre, intemporelle. Je peux me le permettre, car je sais que j’ai bâti quelque chose de suffisamment solide du côté de la véracité historique.
Pourquoi faire venir un camp de Vikings ce dimanche ?
Je voulais marquer le coup, un peu comme je l’avais fait au château de Rieux en 2017, mais en plus petit. Je vais signer et présenter mon bouquin au comptoir d’Odin’s Caravan, cette taverne itinérante dont le bar est sculpté à la mode viking. Elle propose de l’hydromel et du vin épicé, que le public pourra goûter en regardant les démonstrations de combat. J’ai fait venir des pros de la reconstitution historique, qui seront en costume, avec leurs boucliers et cottes de mailles, pour montrer comment se passait réellement un combat à l’époque. Ce sont des passionnés. C’est logique d’installer ce camp viking à la Croix des Marins, car ils sont passés par là, il y a très longtemps. Et c’est un lieu qui appelle au voyage maritime.
Propos recueillis par Audrey Vairé